Publié le 17 février 2025, par Le Média en 4-4-2.

Le grand jeu diplomatique autour du conflit ukrainien se poursuit, et une énième fois, sans l’Union européenne. Une rencontre entre hauts responsables américains et russes est prévue mardi en Arabie saoudite pour évoquer un possible accord de paix et préparer un sommet entre Donald Trump et Vladimir Poutine. Une initiative qui en dit long sur la redistribution des cartes géopolitiques.

Quand Washington et Moscou négocient l’avenir de l’Ukraine… sans l’Ukraine

Ce rendez-vous entre les deux superpuissances mondiales a de quoi alimenter l’inquiétude du gouvernement ukrainien, qui semble découvrir, impuissant, que son destin pourrait être scellé sans son aval. Une situation qui suscite frustration et tensions à Kiev, où l’on s’étonne d’être mis sur la touche par son propre allié américain.

L’administration Trump entend pousser les discussions de paix avec la Russie, et ce, malgré l’absence de l’Ukraine à la table des négociations. Le président Volodymyr Zelensky, interrogé lors de la Conférence de Munich, a confirmé que son pays n’avait reçu aucune invitation officielle pour participer aux discussions.

L’UE, grande absente du dossier : un hasard ? Pas vraiment…

Si l’absence de Kiev fait grincer des dents, celle de l’Union européenne est encore plus révélatrice. La grande machine bruxelloise, si prompte à distribuer les milliards d’euros pour soutenir l’effort de guerre ukrainien, n’a, semble-t-il, pas été jugée utile pour discuter d’un cessez-le-feu. Il faut dire que l’UE, engluée dans sa posture belliciste, semblait plus préoccupée par l’envoi d’armes que par l’ouverture de véritables négociations.

L’initiative américaine marque un tournant stratégique majeur : les décisions cruciales se prennent entre ceux qui pèsent réellement sur le terrain, laissant une Europe marginalisée, spectatrice de son propre déclassement diplomatique.

Qui sera présent ?

La délégation américaine sera composée du secrétaire d’État Marco Rubio, du conseiller à la sécurité nationale de la Maison-Blanche Mike Waltz et de l’envoyé spécial pour le Moyen-Orient Steve Witkoff. Ce dernier a confirmé sur Fox News qu’il se rendrait en Arabie saoudite dimanche soir, tandis que Rubio arrivera lundi après une visite en Israël.

Côté russe, la présence du ministre des Affaires étrangères Sergueï Lavrov est pressentie, mais la composition exacte de la délégation de Moscou reste floue.

Trump rassure Zelensky… du bout des lèvres

Interrogé sur cette réunion, Donald Trump a assuré que « l’Ukraine sera impliquée dans les discussions » et que « ce processus de paix avance ». Des déclarations censées rassurer Kiev, bien que l’on peine à voir en quoi l’Ukraine pourrait réellement peser sur une négociation qui semble déjà se dérouler au-dessus de sa tête.

Quant à la Maison-Blanche, elle a préféré esquiver toute question sur le sujet. Un silence qui en dit long sur la direction que prennent ces pourparlers : celle d’un compromis entre grandes puissances, loin des envolées lyriques européennes et des discours martiaux bruxellois.

Une Europe hors du jeu, un tournant diplomatique majeur

Pendant que les discussions avancent à Riyad, Bruxelles observe, impuissante, l’évolution des négociations. À force de prôner la guerre et d’inonder Kiev d’armements, l’UE se retrouve aujourd’hui en dehors des cercles de décisions.

Dans ce dossier, ce sont les grandes puissances qui fixent les règles du jeu. Washington et Moscou prennent les choses en main, tandis que l’Europe, autrefois si prompte à s’afficher en première ligne, découvre amèrement qu’elle n’a plus voix au chapitre. Une leçon diplomatique aux conséquences potentiellement historiques.

par Le Média en 4-4-2